vendredi 27 janvier 2012

Match de rugby place Tahrir

25 Janvier 2012, se retrouver sur la place Tahrir, c’est comme participer à un match de rugby sans arbitre avec 150,000 joueurs surentrainés. Pour pouvoir passer d’une tribune à l’autre, il faut trouver un espace vital au milieu des nombreuses mêlées en cisaille. 

Hommage aux martyrs

Le 25 Janvier était déclaré jour férié en Egypte. Il y a tout juste un an, le peuple égyptien se soulevait contre son président au pouvoir depuis 30 ans. La suite, a été relatée en boucle par les journaux du monde entier.

Une foule hétéroclite a fait le déplacement mercredi dernier. On pouvait voir des frères musulmans aux chapeaux verts, suivis par de jeunes égyptiens à l’allure occidentale sortir en trombe de la station de métro Sadat. Si les premiers se réjouissent des progrès accomplis jusqu’ici, les militants pro-démocratie, demandent le départ immédiat de l’armée au pouvoir et la levée complète de l’état d’urgence en vigueur depuis 1981. La frange laïque de la révolution s’inquiète de la montée en puissance des islamistes qui ont fait une entrée fracassante au parlement fraichement élu, en raflant les trois quarts des sièges. 
Malgré les dissensions et des discours divergents, il m’a semblé qu’une atmosphère sereine régnait place Tahir. Au delà des discours, le lieu était également un espace de vie où des gens simples se rassemblent pour partager le déjeuner. Une forte odeur de Kochari (spécialité culinaire égyptienne) flottait au milieu du campement. Les petits commerçants ont saisi l’opportunité pour vendre toutes sortes d’articles aux couleurs de l'Égypte. A l’heure de la prière, des petites mosquées ont été improvisées pour permettre aux plus pieux de prier à même le sol.

On m’avait dit que la place Tahrir était devenu un véritable coupe-gorge pour tout européen au teint pâle osant s’y aventurer. Je n’y ai rencontré que des gens chaleureux au contact facile surpris de l’intérêt renouvelé que l’on porte à leur révolution...inachevée.

samedi 21 janvier 2012

القاهرة‎-Le Caire

Un chapelier rencontré dans le quartier islamique du Caire
Le Caire, Janvier 2012, après avoir passé deux mois dans les territoires occupés, me voilà au Caire pour renouveler mon visa touristique israélien. Que dire sur cette ville, sinon répéter ce qui a déjà été dit. La ville est une véritable fourmilière humaine aux dimensions incommensurables. Gare à celui qui n’a pas les sens bien aiguisés au moment de traverser la route. On se perd bien volontiers dans ce dédale autant envoûtant qu’épuisant. Même au milieu de l’hiver, l’air y est lourd. On dit qu’en moyenne, une journée passée au Caire équivaut à fumer un paquet de gauloises sans filtre. Ça n’empêche pas les hommes de fumer comme des pompiers. La ville possède un caractère arabe qu’on retrouve également à Damas. J’imagine que des années de Nassérisme y sont peut-être pour quelque chose. La vie n’est vraiment pas chère même pour un touriste au budget limité. Un an après les vagues de révoltes, les voyageurs se font rares. Les hôtels sont désertés, et les commerçants semblent souffrir de cette révolution en pointillée. La place Tahrir est toujours occupée, et les manifestations n’ont pas cessé depuis la chute de Moubarak. Les habitants sont appelés à se rassembler le 25 Janvier pour célébrer un printemps égyptien qui tarde toujours à remplir toutes ses promesses depuis la chute du dictateur il y a tout juste un an.

Le quartier des forgerons