Groupe de Shebab originaires de Nablus rencontrés dans le plus vieux bain turc de la ville |
2011-2012, West Bank. Les Shebab en Palestine ne sont pas des islamistes assoiffés de sang qui répandent la terreur au nom d’Allah. Shebab littéralement veut dire « jeune » en Arabe. Le terme renvoie à une catégorie particulière de la population qu’on peut d'avantage caricaturer que quantifier. Le Shebab ne rentre pas dans une classe d’âge bien délimitée. Il peut avoir 16 ou 25 ans. Il n’est probablement pas marié, et ne sait pas encore ce que l’avenir lui réserve. L’avenir, beaucoup n’en ont pas. Les jeunes palestiniens bardés de diplômes peinent à trouver des emplois correspondant à leur domaine d’étude. On les entend débattre ostensiblement à la terrasse des cafés. Les cheveux gominés, le regard fier, ils gardent en toute circonstance la tête haute. Quand certains trompent l’ennui en mastiquant des graines de tournesol qu’on appelle ici "Sham's", d’autres préfèrent incarner leurs idoles du real ou du barça sur les terrains de foot poussiéreux. Pour le touriste de passage, le Shebab est le « gros fouteur de bordel », un matcho frustré rempli à rebord de testostérone guettant le passage de l’européenne blonde aux yeux bleues. Pour le volontaire philanthrope venu en Palestine apporter sa petite pierre, le Shebab représente dans beaucoup de cas, l’écart culturel entre l’Ouest et l’Est. Mais il suffit souvent de briser la glace pour comprendre que le jeune pense différemment du groupe qui l’influence. En écrivant ça, j’ai l’impression d’entendre un sociologue français parler des jeunes des banlieues. Mais bon… passés les premiers sarcasmes et la fameuse question « What’s your name ? », beaucoup sont curieux de savoir ce que nous pensons, nous visiteurs, de la politique d’occupation, de la cause palestinienne en général, et l’échange verbal se termine facilement par une poignée de main virile et un partage de numéros.
Jeune d'Hébron |
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